Marché Français des Casseilliers en 2025

La casseille, fruit hybride issu du croisement entre le cassis et la groseille, suscite un intérêt croissant en 2025 grâce à ses multiples atouts : facilité de culture, débouchés variés (vente en frais, transformation, cosmétique) et opportunités de diversification pour les maraîchers, dans un contexte de demande accrue pour les produits locaux et biologiques.

 

Présentation et usages commerciaux

Le casseillier (Ribes x nidigrolaria) est un arbuste hybride issu du croisement entre le cassissier et le groseillier à maquereau. Cet arbuste vigoureux et sans épines produit des fruits appelés casseilles, plus gros que les cassis et faciles à récolter. Les casseilles ont un goût acidulé, à mi-chemin entre la groseille et le cassis.

Les principaux usages commerciaux des casseilles en France incluent :

  • La vente en frais sur les marchés locaux et en circuits courts
  • La transformation en confitures, jus, sirops et liqueurs
  • L'utilisation dans la pâtisserie et la confiserie artisanale
  • La production de compléments alimentaires et de produits cosmétiques, grâce à leur richesse en vitamines et antioxydants

La casseille représente une opportunité intéressante de diversification pour les maraîchers, avec des rendements pouvant atteindre 3 kg par plant et une valorisation attractive allant jusqu'à 21€/kg en frais.

 

Évolution récente du marché

Le marché français des casseilles a connu une évolution contrastée ces trois dernières années. Dans le secteur conventionnel, on observe une légère progression des surfaces cultivées et des volumes produits, portée par l'intérêt croissant des consommateurs pour les petits fruits locaux. En revanche, le marché bio a subi un ralentissement, avec une baisse de 2% des surfaces cultivées en 2023. Cette tendance s'inscrit dans un contexte plus large de recul du bio en France, notamment dans la filière des fruits et légumes qui a vu ses surfaces diminuer de 6%. Malgré ces difficultés, le marché bio des casseilles reste dynamique, soutenu par une demande constante pour les produits certifiés et une croissance prévue de 3 à 5% en volume pour 2025.

 

État du marché actuel

Le marché des casseilles en France en 2025 présente des tendances contrastées entre le conventionnel et le bio. Dans le secteur conventionnel, on observe une légère progression avec des surfaces estimées à environ 150 hectares et une production annuelle d'environ 450 tonnes. Le marché bio, quant à lui, connaît un ralentissement avec une baisse de 2% des surfaces cultivées, s'inscrivant dans la tendance générale du recul du bio en France. Malgré ce contexte difficile, le marché bio des casseilles reste dynamique, porté par une demande constante pour les produits certifiés et une croissance prévue de 3 à 5% en volume pour 2025.

  • Marché conventionnel : surfaces en légère hausse, volumes stables, demande croissante pour les fruits locaux
  • Marché bio : surfaces en baisse de 2%, volumes en légère croissance, dynamique positive malgré les défis du secteur bio

 

Régions et terroirs favorables

Les principales régions productrices de casseilles en France sont la Bourgogne, l'Anjou et les zones montagneuses. Ces régions offrent des conditions climatiques et pédologiques favorables à la culture du casseillier.

  • Bourgogne : Climat continental avec des hivers froids propices à la fructification du casseillier qui nécessite une période de froid d'au moins -5°C. Sols profonds et argileux adaptés à la culture.
  • Anjou : Climat tempéré océanique avec des étés chauds et des hivers doux. Sols sablonneux ou calcaires où le casseillier peut pousser, bien que son développement soit moins important.
  • Zones montagneuses : Climat montagnard avec des hivers rigoureux et des étés frais, idéal pour la rusticité du casseillier qui supporte des températures jusqu'à -20°C. Sols acides favorables à la culture.

Le casseillier s'adapte à divers types de sols, mais préfère les sols profonds, humifères, au pH neutre ou légèrement acide. Une exposition ensoleillée est primordiale pour favoriser la production de fruits, bien que l'arbuste tolère la mi-ombre dans les régions méridionales.

 

Techniques de culture essentielles

Les principales variétés de casseilliers cultivées en France sont 'Josta', 'Anita' et 'Rita'. Le casseillier préfère les sols argileux, frais et bien drainés, avec un pH entre 6 et 7 et au moins 3% de matière organique. Il nécessite une exposition ensoleillée ou mi-ombragée et supporte des températures jusqu'à -20°C. La densité de plantation recommandée est de 1,20 m sur le rang et 2,50 m entre les rangs.

Les rendements moyens en bio sont généralement inférieurs de 28% à 57% par rapport au conventionnel pour les grandes cultures, mais les données spécifiques au casseillier sont limitées. L'arbuste entre en production 2 à 3 ans après la plantation et peut produire pendant 15 à 20 ans avec un bon entretien. Un paillage de 30 cm de feuilles mortes est recommandé, ainsi qu'une taille de rajeunissement régulière pour maintenir la productivité.

 

Commerce et concurrence internationale

La France occupe une position modeste sur le marché international des casseilles, avec une production principalement destinée au marché intérieur. Les importations de casseilles en France restent limitées, provenant essentiellement d'autres pays européens comme l'Espagne et la Pologne. Ces importations ont un impact concurrentiel relativement faible sur la production française, car la demande locale pour ce fruit hybride est encore en développement.

La production mondiale de casseilles est dominée par des pays comme la Pologne, l'Allemagne et le Royaume-Uni. Bien que les volumes d'importation en France soient modestes, ils pourraient augmenter à l'avenir si la demande continue de croître, notamment pour l'utilisation dans l'industrie agroalimentaire et cosmétique. Cependant, la préférence croissante des consommateurs français pour les produits locaux et de saison pourrait favoriser le développement de la production nationale de casseilles.

 

Opportunités de marché émergentes

Le marché des casseilles offre des opportunités intéressantes pour les producteurs français, tant en conventionnel qu'en bio. En conventionnel, la diversification vers la transformation (confitures, sirops, liqueurs) permet une meilleure valorisation, avec des prix attractifs allant de 14 à 21 €/kg. Les débouchés industriels, notamment dans les secteurs cosmétique et nutraceutique, représentent un potentiel de croissance significatif. Pour le bio, malgré un ralentissement récent, la demande reste soutenue avec une croissance prévue de 3 à 5% en volume pour 2025. Les aides institutionnelles comme le Fonds Avenir Bio et les programmes européens soutiennent le développement de la filière. Les consommateurs bio recherchent de plus en plus des produits locaux et de saison, ce qui favorise les circuits courts et la vente directe, en hausse de 8,7% en 2023.

 

Rentabilité et aides financières

La production de casseilles présente des différences significatives entre le bio et le conventionnel. En conventionnel, les coûts de production sont généralement inférieurs de 10 à 15% par rapport au bio, principalement en raison de rendements plus élevés. Cependant, la culture biologique bénéficie de prix de vente supérieurs, compensant partiellement cette différence. Les coûts d'installation sont similaires, mais l'entretien et la récolte en bio nécessitent plus de main-d'œuvre, représentant 70 à 80% des coûts variables.

La rentabilité des casseilles est attractive comparée à d'autres cultures. Avec des rendements potentiels de 0,6 à 1 kg/m² et des prix de vente entre 14 et 21 €/kg, les marges peuvent être significatives. Pour soutenir la transition vers le bio, des aides sont disponibles, comme la Conversion à l'Agriculture Biologique (CAB) et l'écoRégime. De plus, un fonds de soutien de 105 millions d'euros a été mis en place en 2024 pour aider les exploitations bio face aux difficultés conjoncturelles.

 

Défis et risques sectoriels

La production de casseilles, qu'elle soit conventionnelle ou biologique, fait face à plusieurs défis. En conventionnel, la volatilité des prix des céréales et oléagineux impacte indirectement les coûts de production. Les risques phytosanitaires sont également préoccupants, avec des restrictions croissantes sur l'utilisation de certains produits. Pour le bio, la réglementation stricte limite les options de traitement, rendant la gestion des maladies et ravageurs plus complexe. Les coûts de production élevés, notamment en main-d'œuvre, pèsent sur la rentabilité. De plus, la concurrence s'intensifie sur le marché bio, avec une stagnation récente des ventes et un risque de surproduction dans certaines filières. Ces contraintes nécessitent une gestion rigoureuse et une diversification des débouchés pour assurer la viabilité économique des exploitations.

 

Innovations et perspectives d'avenir

Les perspectives pour la culture de casseilles en France sont prometteuses, avec des innovations axées sur l'agroécologie et la durabilité. Des recherches sont en cours pour développer des variétés plus résistantes aux maladies et mieux adaptées aux conditions climatiques changeantes. L'intégration de pratiques agroécologiques, comme l'utilisation de couverts végétaux et la diversification des cultures, gagne du terrain pour améliorer la résilience des systèmes de production. À moyen terme, le marché devrait connaître une croissance modérée mais stable, portée par la demande croissante pour les produits locaux et biologiques. On anticipe une augmentation de 3 à 5% en volume pour le marché bio des casseilles d'ici 2025, avec de nouveaux débouchés dans les secteurs de la cosmétique et des compléments alimentaires qui devraient stimuler la demande.

 

Recommandations aux maraîchers

La culture de casseilles présente des avantages intéressants pour les maraîchers français, notamment une demande croissante et des opportunités de diversification. Les principaux atouts sont la facilité de culture, la résistance aux maladies et l'absence d'épines, rendant la récolte plus aisée. De plus, les casseilles offrent des débouchés variés, de la vente en frais à la transformation, avec des prix attractifs allant jusqu'à 21€/kg.

Cependant, les maraîchers doivent considérer certains inconvénients, tels que les coûts d'installation initiaux et la nécessité d'une gestion rigoureuse pour optimiser les rendements. Pour une intégration réussie, il est recommandé de :

  • Diversifier les débouchés en combinant vente directe et transformation
  • Adopter des pratiques agroécologiques pour renforcer la résilience des cultures
  • Participer à des groupes d'échanges techniques pour bénéficier de l'expérience collective
  • Envisager la certification bio pour profiter de la croissance prévue du marché biologique
  • Rester attentif aux innovations variétales et aux nouvelles opportunités de marché

En conclusion, la culture de casseilles représente une opportunité prometteuse de diversification pour les maraîchers français, à condition d'adopter une approche stratégique et bien informée.

 

Fournisseurs et conseils spécialisés

Pour obtenir des plants de casseilliers de qualité ou des conseils personnalisés sur l'implantation d'une parcelle, deux fournisseurs spécialisés sont à votre disposition :

  • Bairiverse (https://plantspetitsfruits.com/) : Fournisseur grossiste proposant une large gamme de plants de petits fruits, dont les casseilles. Ils offrent des plants en divers formats (mini-mottes, godets, pots) et assurent une livraison rapide partout en France.
  • Econome à Légumes (https://economealegumes.fr/) : Négociant en plants et matériel végétal, spécialisé dans la fourniture aux producteurs professionnels. Ils proposent des prix dégressifs selon le volume et un service commercial réactif.

Ces deux entreprises offrent non seulement des plants de qualité, mais aussi un accompagnement technique précieux pour la réussite de votre projet. Elles peuvent vous conseiller sur le choix des variétés adaptées à votre terroir, les techniques de plantation et l'itinéraire cultural optimal pour maximiser vos rendements de casseilles.